Hell is empty and all the devils are here.
Arrivée à St. Dymphna
La pièce lui faisait penser a un bureau de parrain de la mafia: Un bureaujuste devant l'unique fenêtre de la salle, deux sièges, une lumière tamisée et une personne a l'air imposante derrière le bureau, une nonne précisément.
"-Donc, monsieur Kiku Honda, c'est ca?
-Oui madame. Répondit-il, déjà ennuyé par cette conversation.
-Savez-vous pourquoi vous êtes la?
-A cause de mon incompétence et ma stupidité."
A ce moment la, il crut voir dans les yeux de la nonne une lueur de compassion et de tristesse. Comment pouvait-elle ressentir ca pour un déchet comme lui? Mais elle redevint stricte
"Vous êtes ici, lut-elle, pour avoir tenté de vous suicider plusieurs fois, même pendant votre envoi à l’hôpital, pour avoir été vu a boire de l'alcool médical suivi de médicaments hallucinogènes.
-Ils ne voulaient pas me laisser mourir, alors il fallait bien que je le fasse moi-même.
-Allons, ne dites pas ca, toute personne à le droit de vivre. Racontez-moi donc votre enfance, qu'on sache ce qui vous mets dans cet état."
Son enfance... Si belle, si joyeuse... Tout lui revenait petit à petit.
"-Je suis né le 16 décembre 1932, dans la préfecture d'Osaka. Mon père était soldat pour l'empereur, ma mère était couturière."
L'image de sa mère lui revint en tête, avec son kimono rouge, son obi vert et son épingle d'or dans les cheveux. Puis il se rappela son père, qui à la lueur de la lune semblait avoir les cheveux bleus.
"Ils me disaient tout le temps que l'Empereur était le dieu qui protégeait le Japon de nos ennemis ce qui me fit intégrer l'armée impériale à mes 12 ans.
-Et que faisiez-vous comme type de tâches? Interrogea la nonne, visiblement choquée.
-Eh bien, la plupart du temps j’exécutais des vietnamiens, des cambodgiens ou bien ces chiens de chinois en hommage à l'Empereur., mais il m'arrivait d'aider l'unité 731 en leur fournissant des civils ou des prisonniers de guerre."
La encore des souvenirs lui revinrent: les prisonniers le suppliant, en essayant de le corrompre avec quelques friandises cachées dans leur vêtements, mais l'ordre de son supérieur était implacable: aucune pitié, aucun survivant.
Et l'unité 731... Des cadavres faméliques, amputés, déformés, certains mêmes brulés par "mesure d'hygiène" comme le disaient les scientifiques, eux aussi effrayants, avec leurs blouses autrefois blanches couvertes de sang d'innombrables sujets de tests en tout genre, leur sourire sadique et pervers, leurs yeux vides qui ne luisaient que pendant les séances de tortures durant des heures, voire des jours.
"-L'unité 731? Qu'est-ce que c'est?
-un groupe de médecins effectuant différents tests sur nos ennemis pour créer le virus parfait.
-Mais c'est inhumain!
-Ils n'avaient qu'à se soumettre comme les insectes qu'ils étaient.
-Bref, dit la nonne, horrifiée par cette histoire. Et ensuite, qu'avez-vous fait?
-Après cela est venu le pire jour de l'humanité... La défaite de l'Empire sacré du japon... Alors je ne me sentais plus...entier. Comme si mon âme était partie, et j'ai découvert que seul l'alcool pouvait combler ce manque.Mais ce n'était pas assez... Alors on m'a proposé l'opium et la cocaïne, mais ça ne suffisait pas non plus... C'est a ce moment la que je ne suis plus senti humain. Alors j'ai voulu partir et je suis venu en Amérique. Mais ce sentiment persistait, et le malheur s'acharnait contre moi: pas de travail, l'annonce d'une tuberculose... J'en ai eu assez, et j'ai tenté de me suicider, mais à cause de mon incapacité, je n'ai jamais réussi. Et la seule fois ou j'aurais pu réussir, il a fallu que mon idiot de voisin appelle cet hôpital miteux qui ne voulait même pas abréger mes souffrances. Et vous connaissez la suite."
Il vit que la nonne était sans voix, comme tous les autres à chaque fois, puis après quelques instants, elle demanda?:
"-... Monsieur Honda,n'avez vous donc aucun remord?
-Je ne vois absolument pas pourquoi j'aurais des remords pour mes ennemis
-Parce que c'étaient des êtres humains, et qu'une vie humaine n'a pas de prix dans ce monde
-Vous avez raison,c'est justement parce qu'ils étaient sans valeur qu'ils ont été tués
-Ne dites pas ça, enfin! Ils étaient comme vous et moi.
-Comparez-les a vous si ça vous chante, mais ne dites plus jamais que je suis comme ces insectes.
-Arrêtez ça, nous sommes tous égaux devant le Seigneur.
-L'Empereur du Japon est dix fois supérieur a votre pathétique Seigneur."
Il sentit soudain que la nonne commençait à s'énerver, mais elle réussit assez difficilement à se calmer, et elle dit:
"-Monsieur Honda, je crois qu'il est bon pour vous de rester ici.
-Hors de question, je préfère encore les bras de la mort à cet endroit.
-Malheureusement pour vous, je ne vous laisse pas le choix. Faites-le sortir."
Il se sentit alors saisi, il essaya de se débattre, mais impossible de s'en sortir.
"Attendez, laissez moi au moins retourner chez moi. Juste pour prendre un livre"
La nonne parut étonnée, comme si il était le premier à lui demander ça.
"D'accord. Un livre. Ensuite vous reviendrez ici
Puisque je n'ai pas le choix..."
Il fut donc escorté dans son appartement qu'il reverrait une dernière fois: un pauvre deux pièces miteux, avec a l'intérieur un capharnaüm complet: des bouteilles de bière, de vodka, de scotch et d'autres alcools partout, des taches de sang sur le sol, résultant de sa dernière tentative de suicide, une pipe à opium brisée et des restes de cocaïne sur la table. Il se dirigea vers son étagère, chercha un instant, puis trouva enfin son livre favori, qu'il avait lu au moins 10 fois: "La déchéance d'un homme" d'Osamu Dazaï.
Le joueur
Matt
On vous appelera comme ça !
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Comment avez-vous connu le forum ?
Connaissance (Merci Tobi)
Folie, amusement (merde ca en fait deux)