1952. L'asile de St. Dymphna accueille de nombreux patients, meurtriers, malades ou même sorcières de toutes origines. Et vous, pourquoi êtes-vous ici ?
 
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"Mental illness is the fashionable explanation for sin."

Svitlana Kaminski
Localisation : Dans son bureau
Statut : Mère supérieure
Messages : 13
Date d'inscription : 19/02/2016
Co-fonda





Svitlana Kaminski
Co-fonda
Lun 28 Mar - 16:36



Présentation

The cruelest thing of all is false hope.



Identité


Nom(s)

Kaminski

Prénom(s)

Svitlana

Date/lieu de naissance

01/01/1925 à Kiev
Sexe

F

Ethnicité

Caucasienne

Cheveux

Blonde
Yeux

Gris

Taille

175 cm

Poids

67 kg


Dossier médical

Diagnostic psychiatrique

Perversions, habitudes destructrices, tentative de suicide, vices, pratique des arts occultes

Autres pathologies

X

Précautions de traitement

Instable, à manipuler avec précautions


Arrivée à St. Dymphna

La pluie dégoulinait sur ses cheveux et s’infiltrait insidieusement sous ses vêtements déjà trempés par les embruns, comme l’étreinte glacée de la mort. Son corps amaigri tremblotait sous la tempête qui faisait rage depuis des heures déjà. Le bateau montait et descendait, beaucoup étaient malades et elle pouvait sentir l’odeur acide et âcre du vomi qui venait l’assaillir jusque sur le pont, malgré le vent violent.

Je vais mourir avant d’arriver là-bas. D’épuisement ou dans un naufrage. Je n’aurais jamais dû m’embarquer sur ce bateau, jamais, jamais, jamais… Pater noster, qui es in caelis sanctificetur nomen tuum… J’ai froid. Il fait si froid. J’ai l’impression que mes os sont gelés et qu’ils vont briser si je bouge. Faim. Peur. Faim. Froid.

Svitlana se sentait comme agressée par ces pensées qui étaient tout sauf les siennes. Elle avait déjà essayé de les ignorer, mais c’étaient comme des hurlements qu’elle seule pouvait entendre. On ne peut pas tricher avec le don de clairvoyance, on ne peut pas se boucher les oreilles en espérant le silence qui n’arrivait jamais. La seule manière d’éviter tout cela, c’était d’être seule. C’était sa malédiction, comme le répétait inlassablement sa mère, fatiguée par les pleurs d’une fille qu’elle n’avait jamais voulue. Svitlana ne lui en voulait pas. Elle aurait aussi bien pu l’abandonner dans un fossé ou la noyer dans une rivière, ou s’en débarrasser avec un cintre quand elle n’était pas encore née. Mais elle ne l’a pas fait, malgré le fait qu’elle n’avait ni les moyens ni l’envie d’avoir un enfant.

Parfois, la détresse des autres passagers du bateau était si forte qu’elle pouvait la ressentir ; c’était comme un étau qui lui enserrait le coeur et les poumons, et pendant un instant, elle ne pouvait plus respirer. Elle avait envie de hurler. L’idée de sauter par-dessus bord lui avait traversé l’esprit, plusieurs fois, et elle n’aurait sûrement pas tenu longtemps en pleine mer. Le froid ou la houle l’aurait emportée sans qu’elle ait eu le temps de s’en rendre compte. Mais non, elle ne pouvait pas. Pas maintenant, pas après tous ces efforts. Il fallait qu’elle arrive à destination, sinon tout cela n’aurait servi à rien.

Un peu avant la fin du voyage, Svitlana se mit à discuter avec d’autres passagers, et faisait semblant de s’intéresser à leur histoire tout en restant vague sur la sienne. Elle ne s’en souvenait déjà plus très bien, de toute manière. Elle avait dix-sept ans, et à dix-sept ans, quand son enfance n’est juste qu’une énorme plaie ouverte, on ne veut plus y repenser. Elle s’entraînait à parler anglais avec le maigre apprentissage en autodidacte qu’elle avait pu avoir à Kiev.

En Europe, c’était la guerre. Nous étions en 1942 et l’Allemagne écrasait tout sur son passage, comme une armée de fer et feu envoyée par Satan lui-même. Bientôt, le monde entier était impliqué, et les morts se comptaient par milliers. Elle ne voulait, ne pouvait pas rester en URSS. L’atmosphère y était suffocante, les pensées des gens allaient finir par la tuer. Elle ne rêvait que du Nouveau Monde et de cet optimisme américain apparemment inébranlable.

Le bateau arriva à New York trois jours plus tard, une éternité selon les passagers. Exténuée, des cernes noirs sous les yeux, elle erra un moment sur le quai sans savoir où aller. Le silence l’étourdissait. Ici, les gens pensaient doucement, ils n’étaient pas concernés par tout ce qui se passait par-delà l’océan. Pour la première fois depuis longtemps, le bonheur de quelqu’un d’autre transperça son aura et la réchauffa de l’intérieur.

Ici, elle avait peut-être sa chance.

Elle se mit à la recherche d’un travail, mais c’était difficile. Tout ce qu’elle savait faire, c’était cultiver, et à New York ce n’était pas fort utile. Après la guerre, les relations entre les Etats-Unis et l’URSS se détériorèrent et son accent devint un nouveau fardeau. Il lui fallut des semaines, des mois d’entraînement avant d’abandonner toute intonation slave. Avant d’oublier qui elle avait été. Elle trouva un poste de serveuse qu’elle garda pendant cinq ans, avant que son destin ne prenne une tournure des plus particulières.

Un client, l’ayant entendue chantonner en rangeant la vaisselle propre, se présenta à elle comme le patron d’un cabaret de Manhattan, et lui demanda de chanter un peu plus fort. Ravi, il lui proposa de devenir chanteuse. Elle accepta non sans surprise cette proposition, et bientôt, l’argent coulait à flots, elle déménagea dans un appartement de Brooklyn assez confortable. Son monde en était transformé.

Bientôt, elle buvait du whiskey comme on buvait de l’eau, mais personne ne s’en souciait, car les stars ont toutes leurs petits péchés mignons. Mais Svitlana allait l’apprendre d’elle-même, il n’y a pas de péché “mignon”. Il n’y a que le péché, destructeur, aussi petit soit-il.

Elle commençait, trop tard, à se rendre compte de sa situation. Sa révélation la frappa le jour où elle fut contrainte de passer une journée sans boire d’alcool et que l’envie de se saouler était tellement forte qu’elle en rendait ses repas. Elle décida d’arrêter, mais ce ne se fit pas sans mal. Elle souffrait, et elle peinait désormais à monter sur scène, sa voix craquait, elle se faisait huer, et du jour au lendemain, elle se retrouva au chômage et à la rue, à côtoyer les drogués, les filles de la nuit et les parias.

Dans une impasse sombre, elle fouillait les poubelles à la recherche d’un objet coupant. Elle voulait mourir avant de toucher le fond. Avant de devenir son ombre.

Au moment de s’entailler la gorge, elle hésita. La détermination lui jouait des tours et sa main tremblait. C’est là qu’elle l’a vue, pour la toute première fois. Elle sut instinctivement qui elle était, comme si son rôle était inscrit dans les gènes de l’humanité depuis l’aube des temps. Comme si elle retrouvait une vieille amie.

- Vas-y, murmura l’ange en s’agenouillant devant elle, ses traits apaisés en un léger sourire, ni moqueur ni ironique. Je suis là.

- Je ne peux pas, répondit Svitlana, le souffle court, la lame toujours appuyée contre la gorge.

Le sang perla sur le rasoir.

- Alors ne le fais pas. Je ne juge pas.

- Est-ce que j’ai encore une chance d’être heureuse ?

L’ange sourit et se redressa, et en un clin d’oeil, elle avait disparu. Svitlana lâcha le rasoir et se releva. Elle avait désormais une idée. Une idée qui n’allait pas lui rapporter d’argent, ni de gloire. Mais une idée qui lui accorderait le pardon. Mais d’abord, elle devait partir d’ici et de cette ville qui ne voulait que la voir suffoquer comme tous les autres.

Il lui restait juste assez d’argent pour faire le trajet, en se privant de quelques repas. Il lui sembla que sa vie n’était que ça ; fuir, pour trouver mieux ailleurs. Elle espérait qu’il s’agissait de son dernier voyage. Elle n’était pas sûre de pouvoir supporter plus, son corps jeune déjà usé par le temps et la vie.

C’est un beau jour de juin qu’elle arriva devant l’asile de St Dymphna, dont on lui avait transmis l’adresse de bouche à oreille. Ils avaient besoin d’aide, de femmes qui voulaient consacrer leur vie à Dieu et à aider les autres. Ici, elle le savait, elle allait y trouver sa repentance. Naïvement, elle était persuadée que ses démons n’allaient pas oser la persécuter dans un lieu sacré.

Quelques nonnes regroupées devant l’entrée observèrent avec curiosité cette femme aux vêtements salis et déchirés, aux cheveux sales et au visage creusé, celle qui allait faire régner la terreur pour les années à venir sur cette bâtisse, tomber à leurs genoux, le front contre la pierre.

- Ma soeur, pardonnez-moi, car j’ai péché.


Le joueur

Nom/pseudo

Sue

Âge

20 ans

Comment avez-vous connu le forum ?

Mine bro.

Un dernier mot ?


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